jeudi 27 septembre 2012

Le travail en longe

Je profite de la reprise du travail pour exposer quelques “pistes” quant à la gymnastique pratiquée à la longe.

D’abord, comme pour tout exercice gymnastique, il faut bien se rendre compte de ce que l’on cherche, et … réfléchir aux moyens employés pour l’obtenir !

Simple question de bon sens, et pourtant, je me suis aperçu que dans bien des cas, cette démarche n’est pas faite et rend le travail plus ou moins inutile !

Revenons au cas d’HISTORICO ; ce cheval de conformation ibérique (PRE), est naturellement “assis”. Grand bien lui fasse, mais ce n’est pas le cas : l’extension des allures lui est difficile, ce qui rend sa ligne du dessus particulièrement faible (au sens de la flexibilité). Pour accentuer le défaut, l’encolure est épaisse, lourde, n’aidant pas le cheval à l’extension de cette ligne du dessus, voire par cette conformation à “enfoncer” le garrot, et par conséquent, creuser le dos dès les premières thoraciques.

==> En longe, donc sans charge, chercher à étendre le cheval, et dans cette attitude, obtenir des incurvations homogènes. Le tout avec un engagement correct des postérieurs, ce qui permet de dire que quand la ligne du dessus travaille correctement, la ligne du “dessous” en bénéficie, et vice-versa !

Il ne reste plus qu’à tester ce qui convient le mieux au cheval pour s’approcher de cette attitude : sur le licol ou sur le filet, mais toujours en faisant primer l’équilibre général du cheval, la décontraction, et la flexibilité qui en découle. J’entends par là que le cheval doit respecter la distance suggérée par le longeur, c’est à dire sans détendre à outrance la longe (au point qu’elle traine par terre ….) et bien sûr sans s’appuyer sur la longe (destruction de l’équilibre, mais surtout risques de blessures à plus forte raison si le cheval est longé sur le filet ; encore qu’un licol dit “éthologique” n’est pas sans risques de blessures sur le nez ou la nuque ou les deux !). Le caveçon peut être un outil précieux (encore que comme tous les outils, il n’a de valeur que celle donnée par la main qui l’utilise ; je pense à la bride qui dans la main de certains est un outil de décontraction incroyable, ou peut devenir un des pires instruments de torture dans la main d’un autre !). D’autre part, il faut s’assurer que le cheval s’emploie de telle sorte qu’il rapproche le poser de ses postérieurs de la trace des antérieurs. Pour y parvenir, il y a là une affaire de “dosage” quant à l’impulsion délivrée : pas assez et le cheval ne s’emploie pas, trop, il précipite. Le tout est de trouver la juste mesure en sorte que la cadence ne s’altère pas tout en augmentant l’amplitude des foulées, et bien entendu, sans provoquer de contre-incurvation si l’on est sur le cercle !

Bref, de quoi s’occuper !!!!!!

Quand tout se passe bien, on doit avoir l’impression que le cheval en extension est “plus long” ! Il ne reste plus qu’à proposer le relèvement progressif de l’encolure. Dans cette phase, on observe que le garrot “demeure” à sa place, que la grande encolure est “bien sortie”, dessinant une courbe plus ou moins prononcée sur sa partie supérieure. Je ne peux m’empêcher de visualiser le port d’encolure de la jument d’E. Beudant en descente des aides :

Ce qu’il faut en retenir, c’est la sortie d’encolure et l’arrondissement de celle-ci dès sa sortie ; le tout en équilibre, c’es à dire sans aucun appui.

Je ne peux pas faire l’impasse sur le fait que j’ai moi-même longtemps longé mes chevaux en encadrant leur encolure comme le décrit le général Decarpentry (dossier de mon site sur le travail à la longe). A ce jour, j’ai abandonné cette “technique” car elle ne me garantit pas que le garrot soit en extension, et demande des arrêts très fréquents pour s’assurer que l’encolure n’est pas comprimée par la longe. Pour faire un clin d’œil à P. Franchet d’Esperey (voir la troisième vidéo de la page de ce lien), l’expérience me montre qu’il est préférable de partir de l’extension d’encolure et de son abaissement (à condition que l’allure soit active), puis de relever progressivement le balancier “tête-encolure”.

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