jeudi 22 novembre 2012

L'importance de la nuque

Pour ce cheval, j'arrive à une phase "charnière".
En effet, son état permet enfin de reprendre un travail "normal" : les talons de ses pieds se sont tous ouverts (enfin, il aura mis presque trois ans!), par conséquent, ses allures sont redevenues "normales" (le pas est bien à quatre temps égaux avec une amplitude telle qu'il dépasse ses traces d'un pied environ, le trot est bien sauté et sans aucune irrégularité, et son galop est bien à trois temps avec un vrai temps de suspension), bref, il est mûr !
D'autre part, les dernières semaines ont été mises au profit du travail à pied, en longe sur le licol ou sur le filet, et en main à l'épaule. Cette forme de travail a considérablement développé la communication au sens ou je n'utilise pratiquement jamais la voix et encore moins un chambrière, mais principalement les "visualisations" de ce que je vais lui demander, pour ne pas dire simplement lui suggérer : le cheval est au pas, je le visualise au trot et il est bien rare que dans les foulées qui suivent le cheval  ne prenne pas le trot ! Ne pas me demander comment ça marche, je n'en sais rien exactement, mais je sais que c'est d'un efficacité "redoutable" ! De plus, dans ce mode de fonctionnement, les allures sont spontanément plus flexibles... ça tombe bien, c'est que je cherche !
Mais je constate que s'il a très bien assimilé les demandes de la main pour donner l'élévation d'encolure, les flexions, le tout avec la "légèreté à la main", il y a malgré tout des résistances fréquentes dans la nuque : la flexion latérale de la nuque provoque des résistances qu'il faut détruire pour ouvrir la voie de la flexibilité. D'un premier abord, je pense qu'il est resté tellement longtemps "noué" par le fait d'avoir mal aux pieds, que sa musculature a perdu l'élasticité indispensable à un fonctionnement sain, pour ne pas dire qu'il s'est habitué à demeurer contracté en permanence, ce qui l'a fait entrer dans une sorte de cercle vicieux en demeurant contracté pour se soulager; forcément, les gestes perdent de l'amplitude, l'élasticité s'atténue, les allures deviennent saccadées, etc...

J'en reviens donc à mon "affaire de nuque" et pour clarifier les "pistes" de travail, les fondamentaux :

  • l'élévation de l'encolure doit être obtenue avec la légèreté à la main
  • les flexions doivent être "complètes" : du garrot à la nuque, chaque articulation doit fléchir, c'est à dire qu'une incurvation de l'encolure doit apparaître du garrot à la nuque, flexion latérale de la nuque inclue
  • après l'élévation d'encolure, quand la main a senti la bouche et que celle-ci y a  répondu, le cheval entre dans le ramener de lui-même
  • dans les pas de pirouettes renversées et ordinaires, on part d'une légère flexion latérale; puis la main ayant rendu, le cheval entame son premier pas de pirouette. Si la flexibilité est au rendez-vous, non seulement le cheval conserve l'arrondissement de son encolure mais il l'accentue au fil des foulées, et si la main se garde d'intervenir, le cheval se place dans le ramener. En fait, je crois que le cheval prend la posture la plus juste en rapport avec l'équilibre et le mouvement concerné
La liste n'est pas exhaustive mais telle quelle, elle résume bien les priorités!
Concernant Historico, je me suis aperçu que sa nuque se verrouille et que cette "résistance" a une répercussion sur sa locomotion. Après une visite à Patrice Franchet d'Esperey, a été mis en évidence que cette articulation est fondamentale sur la flexibilité de l'ensemble, et force est de constater qu'elle est apparemment prioritaire sur la bouche : dans tous les cas de résistance dans la nuque, en ne s'attachant qu'à celle-ci (donc sans chercher la bouche), dès que la nuque retrouve son jeu, la bouche se mobilise. Il y aurait une réciproque : décontracter la bouche rend la nuque perméable, et retrouver la mobilité de la nuque donne la décontraction de la bouche !
J'ai donc proposé à Historico de "faire jouer sa nuque" latéralement, encolure haute, horizontale et basse, et j'ai été surpris de l'impact sur la locomotion. En longe, le cheval accepte de trotter le nez par terre avec flexion d'encolure et de nuque de plus en plus longtemps. De plus, cette posture a une incidence sur l'incurvation générale. Donc pour lui, qui se ploie difficilement à droite, l'impact a été très bénéfique en obtenant des portions de cercle bien incurvé et "redressé" sur son cercle tout en demeurant décontracté et flexible.
A suivre ...


mercredi 17 octobre 2012

Equitation = communication et comportement

La preuve que l'attitude mentale et corporelle influence, modifie, fixe la nature de la relation qui s'installe avec le cheval, c'est Historico qui en a fait une belle démonstration lors de la venue de K. V., nouvelle "adepte" (si je peux m’exprimer ainsi) pour laquelle j'ai convié ce cheval à exposer les fondements de cette forme d'équitation. Par convié, je veux dire le fait d’aller dans une pâture de plusieurs hectares un licol à la main, d’appeler le cheval et … de constater que le cheval, de son propre chef, manifeste l’envie de venir à notre rencontre, de mettre son licol et de nous suivre ! Je crois que nous avons pu illustrer de façon significative cette "union" d’ordre moral dans un premier temps, qui débouchera sur l'équitation dans un deuxième temps. C'est là où comme l'ont dit Guillaume Antoine et Gérard Dorsi :
l'équitation, c'est une affaire de communication, de comportement.

Que s'est-il passé ?

· La première des choses est l'état d'esprit avec lequel on aborde le cheval ; c'est à dire l'attitude (pour ne pas dire les attitudes) avec laquelle on entre dans l'espace du cheval. Le principal étant de se placer en sorte que l'on est en droit de ... rien ! Je n'attends rien du cheval, je ne vais rien lui demander, je ne vais rien exiger, je ne cherche qu'une chose, c'est m'assurer que le cheval comprenne que comme lui, je vis dans ce monde, dans cet espace, et que tous deux, nous sommes issus de la création ; et à ce titre, nous avons les mêmes droits ( ?devoirs ?) d'utilisation de cet espace. Pour reprendre une expression, nous ne sommes pas obligés d'être les meilleurs amis du monde, mais nous avons le devoir d'être "polis", respectueux l'un envers l'autre. C'est ce que je référence comme étant le respect des espèces qui cohabitent, en étant vigilent au fait que l'homme colonise toute la planète, c'est un fait, mais il a le devoir de respecter les autres espèces qui ne doivent ni disparaître, ni être asservies, ni parquées comme les américains l'ont si bien fait avec les tribus indiennes (c'est la première image qui me vient à l'esprit). En étant conscient que si l'homme est reconnu comme espèce "supérieure" aux autres par ses facultés de raisonnement, d'actes réfléchis, d’intelligence, etc..., cette "intelligence humaine" doit être au service des autres espèces et dans ce cas, du cheval avec lequel une relation peut s'établir. Dans relation résonne le mot partage. Dans espèces de la création, je ne peux ignorer que "la nature ne crée rien d'inutile", donc les uns comme les autres, nous avons tous notre place au sens de l'importance que représente le maillon d'une chaîne constituée de millions de mailons ! Ce qui m'amène tout naturellement à penser que l'état de chaque maillon a son importance sur la qualité de la chaîne ! Si l'homme, par son intelligence, prend conscience de ça, il doit être vigilant quant à la qualité de tous les maillons et faire en sorte que tous aillent bien ! Il doit prendre en considération qu'il en va de sa survie, et de son évolution (d'espèce). Et à plus forte raison, ne pas détruire un ou plusieurs des maillons ; l'image qui me vient à l'esprit est celle de "couper la branche sur laquelle on est assis", image tellement simpliste et pourtant si réelle. Nos actes personnels ont toujours une conséquence sur l’ensemble. Aussi minime soit-il, quelle que soit la nature de nos actes, ils ont une répercussion sur le « tout » dont nous faisons partie. C’est, pour faire une autre image, le principe du grain de sable sur la plage : à l’échelle humaine, c’est insignifiant ; à l’échelle microscopique, c’est gigantesque !


· Le cheval me reconnaissant et m'acceptant dans son espace, et seulement dans ce cas, ce qui sous-entend que je dois être reconnu et accepté par le cheval avant d'envisager quoi que ce soit avec lui, je ne lui demande rien, n'exige rien, car je n'en ai aucun droit ! Par contre, je m'aperçois que le cheval ayant accepté l'homme, adopte ce que les éthologues ont référencé comme étant le "réflexe du cheval suiveur". C'est pour moi l'indice majeur que le cheval est acceptant, demandeur à partager son espace de vie avec l’homme (Historico avec moi en l’occurrence !). Là, je ne vais rien demander au sens d’exiger, même poliment, mais je vais chercher à « suggérer » et laisser faire le cheval. Il doit avoir l’entière autonomie pour faire mais surtout, il doit garder la possibilité de choisir de faire ou de ne pas faire. D’autre part, quoi que je lui suggère, cela doit avoir du sens ; la meilleure façon d’en donner, c’est de se mettre à la place du cheval ! Avec à l’esprit que tout ce qui lui est proposé, et là je pense à cette foutue « gymnastique » indispensable pour que le cheval devienne suffisamment fort pour nous porter en conservant son aisance naturelle, il faut être conscient que tout est orienté pour le cheval, même si je vais en profiter plus tard ; à la base, c’est pour lui que l’homme réfléchit à des gymniques et des exercices gymnastiques appropriés. En aucun cas il s’agit de flatter l’égo démesuré dont l’humain est si bien doté, ce qui m’amène à la prise de conscience du « bien-fondé » d’exigences vis-à-vis du cheval. Dès que l’homme a des exigences, la relation est pervertie ! Je pense que la seule exigence que l’on puisse avoir, c’est de s’assurer que le cheval conserve et développe son intégrité !
Dans ces conditions, tout peut se produire ! Bien sûr, mon égo est flatté par la manifestation de reconnaissance du cheval à mon encontre ; mais là où tout est différent, c’est que ce qui me flatte, me rend « heureux », est de l’ordre d’une conséquence : le cheval demeure intègre dans notre relation, il conserve tout ce qui m’émeut parce qu’il demeure entièrement libre, nature, vrai, il a gardé sa fraîcheur, il est libre dans son choix de me suivre, de me faire partager sa nature, il n’y a aucune perversion dans cet échange. Mais je ne suis pas en attente de quelque chose pour autant : les choses se produisent … ou pas ! Je crois que si l’on est en attente de …, c’est que l’on a déjà des exigences ! Mais je ne peux que constater qu’avec des intentions pures, natures, les « choses » se produisent toujours.


· Pour Historico, j’ai souvent été nâvré de le voir adopter des postures, des allures, des comportements qui me paraissaient malsains. Et au lieu de l’accepter, de chercher à comprendre, puis de suggérer à ce cheval d’inverser, d’atténuer ces tendances, j’ai imposé des modifications. Et force est de constater que bien peu d’améliorations physiques se sont produites, et avec du recul, je trouve que le mal-être est toujours présent, qu’il n’y a pas d’amélioration flagrante et durable. Pour que tout s’inverse et que ce cheval se « reconstruise », tout doit venir de lui : c’est lui et lui seul qui peut prendre la décision « d’aller mieux ». Je (l’humain) ne peux qu’ouvrir des portes, donner des accès, mais je ne peux pas imposer le changement, je ne peux pas imposer une forme de « guérison ». Il doit se battre pour cela, il doit en avoir l’envie que je ne peux que suggérer. Même si je suis peiné de le voir « tourner en rond », passer probablement à côté de la solution, et là je pense à certains de mes congénères dans certaines situations ( ! ), sans m’oublier pour autant … Nous avons tous nos « casseroles », encore faut-il en être conscient et ne pas « tout faire pour les ignorer ». Pour reprendre une expression :
« à chacun son boulet » !
Abordé dans les conditions du paragraphe précédent, je constate chez ce cheval une forme d’apaisement dans son comportement, une envie de « faire quelque chose avec moi », et quand nous ne faisons rien, une espèce de « jouissance béate » à vivre simplement l’instant présent ! Il y a un sentiment de « lâcher prise ». On se sent bien, une vague de bien-être nous porte, c’est simple, c’est vrai, c’est « nature ». Et je crois que là est l’essentiel…et certainement pas dans un manuel ou une méthode d’équitation décrivant avec précision l’emploi des aides pour obtenir un départ au galop, un changement de pied ou que sais-je encore…
La seule chose importante est le fait que ce cheval manifeste l’envie de …, en étant pleinement conscient qu’en ce qui concerne l’équitation, le cheval en connait déjà tout l’essentiel ! L’équitation est à prendre en compte comme étant du domaine de l’éducation de l’homme ! En effet, le cheval sait déjà marcher au pas, trotter, galoper, changer de pied, être en équilibre, etc… S’il y a un apprentissage à faire, il est en priorité pour l’humain qui doit s’éduquer, s’adapter à une espèce radicalement différente de lui ! Puis d’apprendre une forme de langage (des aides) pour se faire comprendre du cheval ; l’homme doit s’adapter à la nature du cheval, et non l’inverse. En fait, il est évident qu’un minimum de technique est indispensable, mais ce n’est en aucun cas une fin en soi !


· Nous voilà dans des dispositions que je qualifierai de « favorables » à l’échange, au partage…
Concrètement, qu’est-ce qui se passe ? Je replace ici les expressions spontanées de ma « visiteuse » du jour, telles qu’elles me reviennent à l’esprit :
- le cheval est confiant, son œil est apaisé, serein
- il est détendu, mais pas apathique
- conduit en longe, celle-ci n’est jamais tendue
- conduit sur le filet, il garde sa liberté de mouvement sur des rênes flottantes
- je propose, il fait … ou pas et ce n’est pas grave !
- pas de cravache, pas de chambrière, seules les intentions associées au langage corporel suffisent à se faire comprendre et générer du mouvement
- …
- j’en oublie forcément, mais je garde en mémoire son émerveillement du moment !


· Le rapport avec le concept Bauchériste : c’est, à ma connaissance, la seule forme d’équitation qui incite de façon aussi flagrante l’autonomie du cheval dans la pratique de ce qu’il est courant d’appeler la descente des aides ; d’autre part, c’est la seule qui permette au cavalier soucieux du moral et du physique de son cheval, d’avoir des moyens simples pour s’assurer que le cheval demeure décontracté, le laisse le plus libre possible, ce qui permet au cheval de développer se flexibilité. Tout le monde cavalier s’accorde à prôner la légèreté, l’équilibre, etc… Et pourtant, force est de constater que la majeure partie des chevaux sont appuyés sur la main et souvent poussés sur la main par les jambes ; dans ces cas, je me demande où est l’équilibre ? Dans le concept bauchériste, la notion d’équilibre est omniprésente, et se vérifie de la façon la plus simpliste, mais aussi la plus efficace : en effet, le cheval dans la descente des aides, s’il est en équilibre, le mouvement entamé se poursuit seul puisque le cheval n’est ni tenu, ni soutenu par les jambes ou/et la main. Il y a là matière à s’interroger sur le fait que ce concept soit considéré de nos jours comme étant du domaine du passé ! Je conclurai en disant simplement :
“ Si les cavaliers et les  enseignants prenaient connaissance de ce qu’ont laissé les Beudant, Faverot de Kerbrech, Bacharach, et d’autres bauchéristes moins connus, je crois que l’on verrait encore des pur-sangs et autres anglos qui n’auraient rien, mais alors vraiment rien à envier aux “machines de guerre”, fruits de la sélection des éleveurs allemands et de ceux qui leur ont emboité le pas… “

Pour faire un clin d’œil à une amie éleveuse d’Akhal Téké :

Un poulain de deux ans, à ne pas mettre entre toutes les mains, assurément …

jeudi 27 septembre 2012

Le travail en longe

Je profite de la reprise du travail pour exposer quelques “pistes” quant à la gymnastique pratiquée à la longe.

D’abord, comme pour tout exercice gymnastique, il faut bien se rendre compte de ce que l’on cherche, et … réfléchir aux moyens employés pour l’obtenir !

Simple question de bon sens, et pourtant, je me suis aperçu que dans bien des cas, cette démarche n’est pas faite et rend le travail plus ou moins inutile !

Revenons au cas d’HISTORICO ; ce cheval de conformation ibérique (PRE), est naturellement “assis”. Grand bien lui fasse, mais ce n’est pas le cas : l’extension des allures lui est difficile, ce qui rend sa ligne du dessus particulièrement faible (au sens de la flexibilité). Pour accentuer le défaut, l’encolure est épaisse, lourde, n’aidant pas le cheval à l’extension de cette ligne du dessus, voire par cette conformation à “enfoncer” le garrot, et par conséquent, creuser le dos dès les premières thoraciques.

==> En longe, donc sans charge, chercher à étendre le cheval, et dans cette attitude, obtenir des incurvations homogènes. Le tout avec un engagement correct des postérieurs, ce qui permet de dire que quand la ligne du dessus travaille correctement, la ligne du “dessous” en bénéficie, et vice-versa !

Il ne reste plus qu’à tester ce qui convient le mieux au cheval pour s’approcher de cette attitude : sur le licol ou sur le filet, mais toujours en faisant primer l’équilibre général du cheval, la décontraction, et la flexibilité qui en découle. J’entends par là que le cheval doit respecter la distance suggérée par le longeur, c’est à dire sans détendre à outrance la longe (au point qu’elle traine par terre ….) et bien sûr sans s’appuyer sur la longe (destruction de l’équilibre, mais surtout risques de blessures à plus forte raison si le cheval est longé sur le filet ; encore qu’un licol dit “éthologique” n’est pas sans risques de blessures sur le nez ou la nuque ou les deux !). Le caveçon peut être un outil précieux (encore que comme tous les outils, il n’a de valeur que celle donnée par la main qui l’utilise ; je pense à la bride qui dans la main de certains est un outil de décontraction incroyable, ou peut devenir un des pires instruments de torture dans la main d’un autre !). D’autre part, il faut s’assurer que le cheval s’emploie de telle sorte qu’il rapproche le poser de ses postérieurs de la trace des antérieurs. Pour y parvenir, il y a là une affaire de “dosage” quant à l’impulsion délivrée : pas assez et le cheval ne s’emploie pas, trop, il précipite. Le tout est de trouver la juste mesure en sorte que la cadence ne s’altère pas tout en augmentant l’amplitude des foulées, et bien entendu, sans provoquer de contre-incurvation si l’on est sur le cercle !

Bref, de quoi s’occuper !!!!!!

Quand tout se passe bien, on doit avoir l’impression que le cheval en extension est “plus long” ! Il ne reste plus qu’à proposer le relèvement progressif de l’encolure. Dans cette phase, on observe que le garrot “demeure” à sa place, que la grande encolure est “bien sortie”, dessinant une courbe plus ou moins prononcée sur sa partie supérieure. Je ne peux m’empêcher de visualiser le port d’encolure de la jument d’E. Beudant en descente des aides :

Ce qu’il faut en retenir, c’est la sortie d’encolure et l’arrondissement de celle-ci dès sa sortie ; le tout en équilibre, c’es à dire sans aucun appui.

Je ne peux pas faire l’impasse sur le fait que j’ai moi-même longtemps longé mes chevaux en encadrant leur encolure comme le décrit le général Decarpentry (dossier de mon site sur le travail à la longe). A ce jour, j’ai abandonné cette “technique” car elle ne me garantit pas que le garrot soit en extension, et demande des arrêts très fréquents pour s’assurer que l’encolure n’est pas comprimée par la longe. Pour faire un clin d’œil à P. Franchet d’Esperey (voir la troisième vidéo de la page de ce lien), l’expérience me montre qu’il est préférable de partir de l’extension d’encolure et de son abaissement (à condition que l’allure soit active), puis de relever progressivement le balancier “tête-encolure”.

mercredi 26 septembre 2012

Quotidien

Comme pour GAI, il fallait bien que le “farniente” estival prenne fin !

Après plusieurs séances de travail à pied (longe, en main à l’épaule), le travail monté a repris ; et à ma grande joie, jamais je n’ai eu avec ce cheval  des allures aussi régulières ! Je pense que la vie en (mini) troupeau en pâture, associée à une période de repos (2 mois) lui ont été très profitables !

D’autre part, le fait d’avoir un “territoire” d’une quinzaine d’hectares lui a permis de solliciter ses pieds en sorte que leur cicatrisation est terminée. Leur forme continue de changer et l’antérieur gauche a, aujourd’hui, un aspect normal ! J’espère que les trois autres pieds vont suivre rapidement tant je suis convaincu que sa locomotion est tributaire de la forme de ses pieds.

Pour les semaines à venir, je compte orienter son travail comme suit :

  • longe sur licol et sur filet, en cherchant la flexibilité ; proposer l’extension d’encolure et son abaissement en étant attentif à l’étirement de la ligne du dessus. Dans cette posture,soigner les incurvations. Ces exercices sont faits dans le sable de carrière, et sur l’herbe ==>proprioception.
  • monté, assouplissements tant dans la carrière que dans l’herbe.
  • monté, en extérieur, en alternant sols souples et sols durs.

… A suivre …

jeudi 15 mars 2012

Cicatrisation des pieds

La "restructuration" des pieds s'améliorant, il devient possible d'alterner son travail tant sur le dur que sur des sols souples (carrière / manège). A ce jour, les pourritures de fourchettes ont disparu, et seul l'antérieur droit nécessite des soins pour que la fourchette, à sa base, se recrée. En y insérant du coton et de la pâte cicatrisante, je pense que ce n'est plus que l'affaire de quelques semaines. Toujours est-il qu'à ce stade de soins, le sable ne "s'accumule" plus dans les zones qui étaient sensibles (entre les glaumes, dans les parties des fourchettes dont les tissus sont en train de se reformer), et il devient donc possible de travailler en alternance sur les sols durs et les sols souples. Le fait de travailler dans le sable devrait permettre de stimuler les fourchettes, et par conséquent de leur redonner de l'épaisseur. Les sols durs stimulent les parties du pied en contact direct. Les quelques mois pendant lesquels je n'ai travaillé ce cheval que sur des sols durs mettent en évidence que le pied a été stimulé de telle sorte que non seulement les talons se sont ouverts progressivement, mais que sur chaque pied s'est créé une surface de contact qui fait curieusement penser à ... un fer !
Et si je trouve parfois que c'est long, il suffit de ne pas oublier de quoi on est parti !

Mars 2011
Octobre 2011

mardi 31 janvier 2012

COMPARAISONS !

Vidéo qui permet de visualiser comment la restructuration des pieds du cheval influe considérablement la locomotion. Pieds nus, il accepte à ce jour de poser ses pieds "à plat", mais pas encore sur les talons, au même titre que nous quand nous marchons. La cicatrisation de ses fourchettes lui permettra à terme, de poser ses pieds correctement, et du coup, il ne compensera plus par des rotations d'épaules, ni de jarrets qui, sur cette vidéo, se sont beaucoup atténués. A ce stade, le travail d’assouplissements n'est entamé qu'au pas, et le trot n'est pris sur des distances très courtes que pour évaluer l'amélioration de la flexibilité.
Il faut prendre en compte que ce cheval ne savait pas (plus) marcher eu pas sans précipiter cette allure, et qu'il n'y avait aucun fléchissement des paturons au poser de chaque membre. Les paturons gardaient un angle voisin de 60°. Le ralenti des allures permet de constater l'évolution de cette flexibilité défectueuse.
Aujourd'hui, les allures se sont améliorées et permettent d'entamer son (re)dressage, sujet d'un prochain "post" !


Quelques photos d'HISTORICO de son arrivée en France à aujourd'hui .

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samedi 28 janvier 2012

Semaine du 23 au 29/01/12

23/01/12
Sortie sur la route au pas exclusivement.
  • le pas continue de s'améliorer en régularité et en flexibilité.
  • l'effet de rêne d'appui donne des résultats satisfaisants pour "redresser" l'inflexion prononcée à gauche
  • les épaules en dedans pour traverser la route deviennent stables, régulières, et sans oppositions
Je crois pouvoir commencer à proposer à Historico les contre-changements de main qui alternent épaule en dedans et appuyer : cela permettra au cheval de fonctionner latéralement dans les deux sens sans changer d'incurvation ni de pli.
24/01/12
Même trajet que la veille, avec quelques départs au trot.
  • continuité dans la qualité du pas qui s'améliore de jours en jours. Par moments de plus en plus fréquents, la flexibilité dans cette allure se fait sentir.
    • cheval qui s'arrondit dans son dos.
    • stabilité à la main
    • cessions de mâchoires
    • régularité des foulées.
  • les transitions au trot, du pas "flexible", sont de bonne qualité.
    • la première foulée se prend avec franchise
    • les foulées suivantes sont stables et régulières
    • le contact à la main est stable et ne perturbe plus le cheval
  • la transition descendante, partant du trot stable et de qualité, n'est pas régulière
    • la cadence du pas est rapide et irrégulière dans le poser de chaque membre : je suppose que le cheval, pour faire cette transition, doit prendre appui plus franchement sur ses talons ; ==> appui sur les talons ==> gêne voir douleur ==> dégradation de l'allure ==> perte de la légèreté à la main ==> "réactions en chaine ! Les talons étant encore fortement "serrés", je pense que les transitions descendantes sont liées à la cicatrisation des fourchettes et à l'ouverture des talons.
    • par contre, après deux à trois foulées, je retrouve un pas régulier, calme et flexible.
  • les pas d'épaule en dedans sont confirmés, stables, et provoquent spontanément la cession de mâchoire si je demande une augmentation d'angle de déplacement.
    • aux deux mains, les foulées sont vraiment de bonne qualité, et je crois qu'elles sont symétriques.
  • alterner épaule en dedans et appuyer
    • sans marquer de temps d'arrêt, passer de l'une à l'autre et de l'autre à l'une des postures met le cheval en difficulté. Je crois qu'il faut, le temps que le cheval trouve son équilibre et utilise au mieux son corps, passer par un temps d'arrêt à la dernière foulée d'épaule en dedans ; puis demander une foulée d'appuyer. Décontracter/remettre en ordre, puis une autre foulée d'appuyer ; etc. …
    • en respectant la progression mentionnée ci-dessus, je pense obtenir des progrès rapides …
    • l'astuce de réussite est dans le fait de bien accompagner la tête pendant ces déplacements latéraux, et de sentir la bouche fréquemment, indice "révélateur" de la décontraction générale et de l'équilibre ; la légèreté à la main sitôt perdue, marquer l'arrêt sans brusquerie, solliciter la bouche, repartir dans le mouvement interrompu.
  • dans les chemins dont le sol est instable, laisser la liberté au cheval d'utiliser son encolure pour s'équilibrer ; les rênes sur le cou me parait le moyen le plus sûr de ne pas gêner le cheval à assurer chacun de ses pas. N'agir sur l'avant-main qu'au cas où l'allure se précipite, ou la trajectoire s'éloigne trop de celle initiale. D'ailleurs, en procédant ainsi, je constate que la qualité du pas est parfois plus marquée que sur le route ! Je ressens le cheval s'étirer beaucoup plus quand il doit passer dans des zones empierrées.
25/01/12
Sortie plus longue que les derniers jours.
Longues séquences de pas entrecoupées de brèves séquences de trot.
  • Le pas : encore des améliorations dans la qualité et la régularité du pas. Je ne désespère pas qu'à terme je puisse récupérer une allure "normale" ! Je crois que tout est lié avec la cicatrisation de ses fourchettes : il suffit d'être patient!
  • Le trot : bonne qualité et une différence sensible par rapport à la veille ; les transitions du trot au pas sont plus équilibrées, moins heurtées, et j'ai retrouvé dans la première foulée de pas la même qualité qu'avant de prendre le trot. Pour ce progrès, je fais le même constat que pour la qualité du pas : la cicatrisation des fourchettes!
  • stabilité à la main : Historico est plus délicat que Gai ; ce n'est pas peu dire! Je suppose que vue sa langue coupée, il est "impressionné" par la main, et n'accepte pas un contact franc. Concrètement, il se conduit avec quelques grammes quand je veux prendre le contact et commencer à "limiter" le jeu horizontal pour s'approcher du ramener. Toutefois, en prenant le temps d'accompagner longtemps sans "limiter", la confiance s'installe et progressivement, il accepte la demande de la main en donnant sa mâchoire. Je l'ai senti plusieurs fois ce matin, et il m'a laissé fermer sa nuque pour donner un angle que j'évalue à une dizaine de degrés. Par contre, cette posture lui est visiblement difficile à maintenir : elle ne perdure pas et je dois poser les rênes sur le cou fréquemment pour qu'il s'étire en descendant son encolure. Je le laisse faire car je vois qu'il a toujours sa nuque ouverte quand il descend le nez à la hauteur de ses genoux.
  • Epaules en dedans : progrès au sens où j'arrive à avoir de bonnes sensations sur un angle de déplacement voisin de 45°, sans altération d'allure, d'équilibre. Dans ces épaules en dedans, la mâchoire reste liante et j'en ai profité pour associer "stabilité à la main, recherche du ramener, mise en main" .
  • Appuyer : il lui faut un temps d'arrêt marqué pour alterner l'épaule en dedans et l'appuyer. Avec du recul je crois que je n'ai pas été très "malin" : je pense qu'il serait plus progressif de lui proposer épaule en dedans pour traverser la route, puis tête au mur le long du bas côté suivant ; puis déplacer les épaules et revenir au côté "initial" par l'appuyer, poursuivre le long du bas côté en "contre-épaule en dedans" puis déplacer les épaule pour mettre la croupe au mur, et recommencer. Il faut être attentif dans ces déplacements latéraux à ne pas "déranger la tête" en fixant la main, mais au contraire la main doit être encore plus délicate dans le fait de s'accorder aux mouvements horizontaux de celle-ci. L'appuyer ne doit pas altérer la qualité de l'allure. Et cela doit être obsessionnel ! Si le moindre "désordre" apparait, il faut impérativement marquer un arrêt sans brusquerie, donner du repos, sentir la bouche, puis celle-ci redevenue "moelleuse", reprendre le mouvement interrompu. Et seulement quand, dans ces conditions, la légèreté à la main se manifeste rapidement, essayer de la retrouver sans passer par l'arrêt. L'astuce consiste à ne pas céder à contraindre en augmentant le contact ou en figeant la main pour faire "céder" car je pense, avec l'expérience que je commence à acquérir que c'est le plus sûr moyen de "verrouiller" la nuque au lieu de lui permettre d'utiliser son jeu sans lequel la mise en main est impossible. Dans ce cas, il n'est plus question de mise en main, mais de mise sur la main. Deux mondes différents, et il faut choisir, ou plus exactement, j'ai choisi ! Toujours est-il que j'essaierai cette forme de progression lors de la prochaine séance de travail en extérieur.
26/01/12
L'accent est mis sur les déplacements latéraux d'après les constats de la veille, sans perdre de vue les objectifs suivants, dans un ordre chronologique particulier :
  • s'assurer de la légèreté à la main
  • réactivité aux jambes
  • rectitude
  • descente des aides

Dans les déplacements latéraux, en abordant les postures séparément, Historico comprend ce qui lui est demandé. Les difficultés sont liées, je crois, essentiellement à la cicatrisation de ses pieds. Il me semble que malgré tout, je dois lui faire aborder régulièrement ce genre de travail pour solliciter et stimuler les pieds. Pour aborder ces difficultés, il faut impérativement s'assurer de la légèreté à la main, de la stabilité à la main en se rapprochant du ramener, et en conservant ses deux premières conditions, s'assurer de la réactivité aux jambes. Dès qu'une de ces conditions n'est plus remplie, arrêter, décontracter, reprendre le mouvement interrompu. La patience et la progressivité des exigences sont les clefs de la réussite !
28/01/12
Même recherche que pour les jours précédents, sur un itinéraire différent, avec Quanelle.
Sur le dur, épaules en dedans qui "provoquent" la cession de mâchoire ; bonne régularité, bons angles de déplacement, bons ports de tête. Contre-changements de main dans les mêmes conditions.
Après ces assouplissements latéraux, "tests" de flexibilité en prenant le trot, avec le plus de liberté possible pour le port de tête et d'encolure : convaincant dans les transitions descendantes pour reprendre le pas sans que sa qualité n'en soit altérée : c'est bon signe quant au fait de prendre de plus en plus facilement appui sur les talons dans la transition. Le trot quand à lui est de bonne qualité me permettant de rester assis, sans contact avec la bouche ce qui n'a aucune incidence sur l'allure.
Par contre, Historico étant très sensible dans cette partie (crainte de la main), le fait de reprendre le contact tout en accompagnant le plus scrupuleusement possible les oscillations horizontales de sa tête, lui fait spontanément "ralentir" l'allure. Plusieurs essais sont nécessaires pour qu'il accepte de trotter en sentant ponctuellement la main sans que l'allure n'en soit changée. Au final, le trot sur le goudron se forme, se régularise, et la main peut sentir la bouche sans que l'allure n'en soit changée. Je crois être sur la bonne voie.

L'état de ses pieds s'améliore de jours en jours. Les fourchettes se comblent du centre du pied vers les glaumes et je crois qu'il va être possible dans la semaine prochaine d'alterner le travail sur un sol souple (carrière ou manège) et dur (route, chemins, etc. ...)