jeudi 22 novembre 2012

L'importance de la nuque

Pour ce cheval, j'arrive à une phase "charnière".
En effet, son état permet enfin de reprendre un travail "normal" : les talons de ses pieds se sont tous ouverts (enfin, il aura mis presque trois ans!), par conséquent, ses allures sont redevenues "normales" (le pas est bien à quatre temps égaux avec une amplitude telle qu'il dépasse ses traces d'un pied environ, le trot est bien sauté et sans aucune irrégularité, et son galop est bien à trois temps avec un vrai temps de suspension), bref, il est mûr !
D'autre part, les dernières semaines ont été mises au profit du travail à pied, en longe sur le licol ou sur le filet, et en main à l'épaule. Cette forme de travail a considérablement développé la communication au sens ou je n'utilise pratiquement jamais la voix et encore moins un chambrière, mais principalement les "visualisations" de ce que je vais lui demander, pour ne pas dire simplement lui suggérer : le cheval est au pas, je le visualise au trot et il est bien rare que dans les foulées qui suivent le cheval  ne prenne pas le trot ! Ne pas me demander comment ça marche, je n'en sais rien exactement, mais je sais que c'est d'un efficacité "redoutable" ! De plus, dans ce mode de fonctionnement, les allures sont spontanément plus flexibles... ça tombe bien, c'est que je cherche !
Mais je constate que s'il a très bien assimilé les demandes de la main pour donner l'élévation d'encolure, les flexions, le tout avec la "légèreté à la main", il y a malgré tout des résistances fréquentes dans la nuque : la flexion latérale de la nuque provoque des résistances qu'il faut détruire pour ouvrir la voie de la flexibilité. D'un premier abord, je pense qu'il est resté tellement longtemps "noué" par le fait d'avoir mal aux pieds, que sa musculature a perdu l'élasticité indispensable à un fonctionnement sain, pour ne pas dire qu'il s'est habitué à demeurer contracté en permanence, ce qui l'a fait entrer dans une sorte de cercle vicieux en demeurant contracté pour se soulager; forcément, les gestes perdent de l'amplitude, l'élasticité s'atténue, les allures deviennent saccadées, etc...

J'en reviens donc à mon "affaire de nuque" et pour clarifier les "pistes" de travail, les fondamentaux :

  • l'élévation de l'encolure doit être obtenue avec la légèreté à la main
  • les flexions doivent être "complètes" : du garrot à la nuque, chaque articulation doit fléchir, c'est à dire qu'une incurvation de l'encolure doit apparaître du garrot à la nuque, flexion latérale de la nuque inclue
  • après l'élévation d'encolure, quand la main a senti la bouche et que celle-ci y a  répondu, le cheval entre dans le ramener de lui-même
  • dans les pas de pirouettes renversées et ordinaires, on part d'une légère flexion latérale; puis la main ayant rendu, le cheval entame son premier pas de pirouette. Si la flexibilité est au rendez-vous, non seulement le cheval conserve l'arrondissement de son encolure mais il l'accentue au fil des foulées, et si la main se garde d'intervenir, le cheval se place dans le ramener. En fait, je crois que le cheval prend la posture la plus juste en rapport avec l'équilibre et le mouvement concerné
La liste n'est pas exhaustive mais telle quelle, elle résume bien les priorités!
Concernant Historico, je me suis aperçu que sa nuque se verrouille et que cette "résistance" a une répercussion sur sa locomotion. Après une visite à Patrice Franchet d'Esperey, a été mis en évidence que cette articulation est fondamentale sur la flexibilité de l'ensemble, et force est de constater qu'elle est apparemment prioritaire sur la bouche : dans tous les cas de résistance dans la nuque, en ne s'attachant qu'à celle-ci (donc sans chercher la bouche), dès que la nuque retrouve son jeu, la bouche se mobilise. Il y aurait une réciproque : décontracter la bouche rend la nuque perméable, et retrouver la mobilité de la nuque donne la décontraction de la bouche !
J'ai donc proposé à Historico de "faire jouer sa nuque" latéralement, encolure haute, horizontale et basse, et j'ai été surpris de l'impact sur la locomotion. En longe, le cheval accepte de trotter le nez par terre avec flexion d'encolure et de nuque de plus en plus longtemps. De plus, cette posture a une incidence sur l'incurvation générale. Donc pour lui, qui se ploie difficilement à droite, l'impact a été très bénéfique en obtenant des portions de cercle bien incurvé et "redressé" sur son cercle tout en demeurant décontracté et flexible.
A suivre ...


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